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Ceux qui restent....

« Ceux qui restent » c’est plus qu’un film, c’est un bout de vie, un moment volé de la vie des deux protagonistes : Emmanuelle Devos et Vincent Lindon dans les rôles respectif de Bertrand et Lorraine. Ils sont ceux qui restent, et vont malgré le drame qui arrive dans leur vie, réussir à tenir bon par le biais de l’un et de l’autre. Oui, chacun à son conjoint à l’hôpital, depuis 5 ans pour l’un (Bertrand) et à peine 1 mois pour l’autre (Lorraine). Le premier va au chevet depuis 5 ans avec beaucoup d’amour et d’espoir, la deuxième ressent ce sentiment bizarre en elle, ce sentiment de vouloir passer à autre chose. Comme elle le dit très bien dans le film, elle pensait que si un jour son compagnon était dans un cas comme celui-ci, son cotée mère thérésa ressortirait, mais là il n’en est rien de tout ça. Non elle est dégoûtée de la maladie de son homme et elle s’en rend très bien compte.

 

Vous avez maintenant les deux protagonistes principaux avec leurs sentiments profonds. Tout ça s’installe parfaitement bien dans le film. L’humour et la vision des malades de la part de Lorraine fait très bien le contraste avec la solitude et la tristesse de Bertrand. L’actrice est pétillante de vie, triste au fond d’elle-même, et ce contraste fait un effet spécial aux spectateurs présents dans la salle.

 

Vous l’aurez donc compris, le film peut donc passer du rire aux larmes en quelques secondes, ce qui rend ce film amplement plus triste. On sourit, on rit parfois, mais il pourra vous arriver de lâcher une larme une fois ou deux tellement les acteurs jouent à la perfection. Je pense notamment à la fille de Bertrand, qui au départ semble une comédienne quelconque et quand elle part dans la tristesse et le dramatique c’est magique.

 

Coté bande son, on a une superbe chanson de Brian Ferry « Where or when » qui colle magnifique aux images et à l’ambiance du film. Tristesse, mélancolie sont les deux mots clés ressortant de cette chanson. Elle monte le ton quand c’est nécessaire et des musiques plus douces viennent ponctuer le film. Bref coté son on ne peut pas se plaindre, c’est beau.

 

Le film mélange donc deux thèmes différents à la perfection, le soutien, l’amour et la tristesse, la maladie, la tromperie. C’est vrai, on peut se dire que c’est horrible de tromper son compagnon, dans l’hôpital même où ce dernier est à l’agonie. Oui c’est horrible mais les sentiments ne se contrôlent pas. On commence par vouloir s’entraider et on finit par voir qu’on fait une des choses les plus horribles qui soit.

 

L’aspect fort où la réalisatrice est dans la perfection c’est qu’elle ne montre pas un malade, pas un tuyau d’hôpital et on ne tombe pas dans le morbide. Pas de malade, quelques infirmiers qui donnent deux trois nouvelles sur les malades mais pas plus. On est dans l’hôpital sans l’être non plus. On est dans la cafétéria, dans les couloirs mais c’est tout. La réalisatrice a exactement fixé ses limites en ne montrant que ceux qui restent.

 

Autre aspect très bon du film : sa simplicité. Oui rien que la rencontre est banale. Bertrand bouscule Lorraine, celle ci fait tomber ses papiers et lui l’aide à tout ramasser. Y’a pas plus bateau comme rencontre mais la simplicité à du bon parfois. Des  regards, des gènes, et la mayonnaise prend. On est donc heureux de voir Bertrand partir pour l’hôpital dans le seul but de voir Lorraine. Bien sûr ce dernier veut à tout prix se cacher cette part au fond de lui-même.

 

Le film finira comme il a commencé. Je ne veux rien vous dévoiler mais il ne faut pas s’attendre à une fin spéciale dans ce genre de film. Je pense notamment dans le même genre à « Je vais bien ne t’en fais pas ». Le spectateur reste dans son fauteuil, l’esprit pensif, à réfléchir sur ce petit bout de vie qu’il vient de voir. On reste là et on pèse nos problèmes de la vie réelle. Finalement on relativise et on se dit que tout de même la vie est belle.

 

Blibo

Ecrit par sincity, à 17:59 dans la rubrique "Ciné/séries".

Commentaires :

  ninoutita
07-09-07
à 18:49

Ce ne serait pas plutot Laurène ?

  sincity
07-09-07
à 20:30

Re:

Lorraine ou Laurenne, comment le savoir dans un film ? Meme consonnance....

  ninoutita
07-09-07
à 20:31

Re:

Bhé heu c'est juste que la Lorraine est une région. Laurène est un prénom.
Youpi ça rime.
As-tu vu la vie d'artiste et naissance des pieuvres ?
 

  sincity
07-09-07
à 20:32

Re:

Pas vu ces deux films !
Bon ben on va dire Laurene alors !



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