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L’ombre qui chante
--> Damon Albarn (1968-…)

Qui est donc Damon Albarn ? C’est un inconnu un de plus, un homme qui parce qu’il est un génie, prend bien soin de se planquer, de s’enterrer même, pour qu’on ne parle pas trop de lui. Et pourtant, il y a à dire.

 

Evidemment, certains doivent le connaître, et c’est heureux, mais il mériterait plus, tellement plus, que cette reconnaissance de demi teinte. Bien sur, son talent n’a laissé personne indifférent, d’ailleurs, qui que vous soyez, vous avez certainement déjà entendu sa voix. Même plus, vous connaissez le nom d’un de ses groupes, voir de plusieurs, mais le nom, l’identité du fautif, beaucoup l’ignore. Je dirais même plus, beaucoup trop l’ignore. C’est un monument auquel je m’attaque, un véritable héros moderne, un Jedi.

 

Le bientôt quarantenaire a parcouru un chemin titanesque mais sans prétention aucune. Il est bercé avec des groupes déjà atypiques, les Jam, Madness, ou encore les Kinks. En parallèle, il se forme du mieux possible à la musique, et son instrument au départ est le violon (ainsi que le piano, s’il vous plait). Sa formation musicale va aider sa vision de la musique, et cette dernière va évoluer au fil du temps. Il rate son bac, puis va d’échec en échec partout où il va, mais commence à composer à ses heures perdues. Durant cette période, il fréquente le milieu de l’art en général, encore une chose qui se révélera éblouissante par la suite.

 

Blur     

        

                                                                 

En 1989, il rencontre Graham Coxon (dont je vous ai parlé récemment), et c’est le déclic. Comme souvent, c’est le couple chanteur guitariste qui forme les bases d’une machine musicale. Cela fonctionne, mais lentement. Il leur faut de la patience aux membres de Blur, qui se trouve récompensée en 1993, puis 1994. Blur explose, défiant même les turbulents de Oasis. Surtout avec ce qui restera le meilleur album de Blur à ce jour, Parklife en 1994 (et l’inévitable Girls and Boys, trop peu reprise…). Mais cette entreprise commençant à perdre haleine, le groupe reprend son souffle, et prend son temps après sa consécration (quatre prix aux Brit Awards, record à battre !). C’est en effet dès cette époque que la guerre Blur, Oasis se déclare. Et à force de déclarations toutes plus dégueux les unes que les autres, le groupe est mis à mal et manque de se séparer.

 Il faut donc prendre du recul, take a deep breath, pour revenir plus fort encore. En 1997, alors que Oasis s’essouffle, Blur respire toujours et fait même mieux, sort un album éponyme retentissant, avec le fameux Song2 (Wooohooo !!!), et conquiert à nouveau le public à travers le monde.

Ils sont tellement bien concentrés sur leur musique qu’ils réitèrent deux ans plus tard avec 13, qui, quoi que beaucoup moins rock’n roll que son prédécesseur, ne déçoit pas. La force du groupe, et depuis le début, c’est Damon ! C’est lui l’ombre bienfaitrice qui veille à ce que tout se passe pour le mieux. Il est Blur. Mais c’est ensemble que le groupe décide de faire une parenthèse (car ce bon Graham est tombé dans la poudre…), et Damon, sans fermé la porte Blur, commence autre chose.

 

Gorillaz

 

Cet « autre chose », c’est Gorillaz. Tout le monde connaît Gorillaz. C’est un vrai mystère, une alchimie, une mixture mixée avec un excellent premier album éponyme, et très surprenant. Très vite, tout le monde fredonne Clint Eastwood, l’engouement du public est total.

C’est de nouvelles rencontres qui poussent Damon sur cette pente Hip and Hop, d’abord Jamie Hewlett, dessinatrice, qui va imaginer avec le song writer, un vrai groupe virtuel, et lui créer une histoire. C’est aussi la rencontre avec Simon Tong, qui se changera vite en amitié, qui encore à ce jour. Création inédite, délire partagé, une vision nouvelle de la musique, ou Hip Hop et Rock’n Roll ne sont plus du tout antagonistes. Le mix créé, et Damon rayonne toujours plus, et toujours, et plus que jamais, dans l’ombre. Pas de concert, très peu seulement, non pas timides, mais magiciens, les créateurs sont vainqueurs. Pari remporté avec brio. Bravo ! Seulement il n’arrête pas.

A croire qu’il n’arrêtera jamais ! A peine cette étape terminée qu’il repart en quête. Le dossier Blur n’est pas fini. Après quatre années de parenthèse, ils reviennent, sans Graham, mais ils reviennent avec Think Tank. Un remplaçant arrive donc, qui n’est autre que Simon Tong.

Nouvelle tournée mondiale. Succès incroyable il réussi encore à étonner rien qu’en revenant avec sa formation d’origine. Blur vieilli, plutôt bien, et ne perd pas du tout la face. Damon a surtout trouvé un compagnon, en la personne de Simon, et reprend le filon Gorillaz en 2005 avec le Demon days, qui consacre les « Damon » days. Il réussit tout. Le Monde entier connaît son travail et il s’arrête…

 

The good, the bad and the queen…

 

Et non ! Il continue encore et toujours, plus en avance que tout les autres ! Cette fois-ci, c’est la rencontre avec une légende qu’il va construire quelque chose : Paul Simonon. Le bassiste légendaire des Clash (devenu peintre à ses heures), apprécie l’idée et on s’en réjouit ! Simon et Tony Allen (musicien depuis les années 60), viennent compléter cette véritable dream team. Et la magie se reproduit, ça coule de source, et Damon sourit. Il a réussit. En plus on annonce la reformation de Blur avec Graham… Rien n’est impossible, Damon est là.

C’est l’histoire d’un type qui a tout compris, et qui réussit tout. Un joueur qui a une dizaine de coup d’avance et qui ne s’arrête jamais, un bosseur inspiré. C’est un génie, comme il en existe si peu en musique, réfléchit, enthousiaste, et transformiste. Et il n’a pas finis de faire parler de lui !

 

Anecdote

 

Damon compose depuis toujours, et pas seulement en temps que chanteur, et encore moins en temps que rocker. Une de ces premières créations est d’ailleurs classique, une partition, et il est élu «  jeune compositeur de l’année » au cours de son adolescence. Si ce n’est pas un signe du destin ça !

 

Un homme

 

 

Ecrit par sincity, à 14:01 dans la rubrique "Musique".



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